L’orthographe varie : Reignots, Raignots. Il s’agit de petits noyaux de silex arrondis, noyés dans une roche différente. Souvent recouverts d’une pellicule rougeâtre, ils font en effet penser à des rognons d’animaux, d’où reignots, raignots en patois bourguignon.
Au levant, le mur de La Romanée. Une faille entre les deux climats. La parcelle grimpe ici de quelque 200 mètres sur la montagne. S’étendant sur 73 a 19 ca, elle est la plus vaste du Premier Cru (1 ha 61 a 80 ca), la seule à englober la totalité des types de sols courant de bas en haut de l’appellation. Tout est ici passionnant en raison de l’intimité entre ce climat et ses illustres voisins. Beaucoup de calcaire actif. Les sols sont ici très minces, rarement plus de 20 à 25 cm d’humus reposant sur le banc de la roche calcaire. Les racines de la vigne se faufilent par des failles jusqu’à 10 m de profondeur afin de rechercher les éléments nutritifs et l’eau qui leur sont nécessaires. Lors d’une année sèche comme 2003, la vie végétale aurait bien du mal à résister sans cette ressource en profondeur.
Le vin possède ici une typicité qui évolue souvent vers des notes pyrotechniques, de pierre à fusil, de silex frotté, de pétard et de réduction, notamment au début de l’élevage. Ces notes s’atténuent quelque peu durant le passage en cave, laissant apparaître une forte densité du vin, une richesse et une puissance peu communes à ce rang d’appellation.
Les Reignots font partie du domaine conservé par la famille après les années 1930. Au-dessus des Reignots, la croix de La Romanée est érigée le 4 juin 1978 à l’occasion du jubilé d’or du chanoine Just Liger-Belair. En granit du Morvan, elle est l’oeuvre de Roger Chopart, maître-carrier à La Roche-en-Brenil et un don de la famille Liger-Belair.
Surface pour le Domaine : 0,7319 hectare en Pinot noir
Age de la vigne : en 2017, 30 % a 92 ans, 40 % a 62 ans et 30 % a 32 ans
Production moyenne : 7 pièces – 2100 bouteilles
Sol et sous-sol : Le sol se caractérise par une très forte proportion de graviers centimétriques de Calcaires de Comblanchien. Il est très riche en calcaire actif, très drainant et très sensible à l’érosion. Ces graviers anguleux se sont déposés sous formes d’éboulis parfois épais (localement plus de 10 mètres) résultant de la gélifraction des Calcaires de Comblanchien au cours du Plio-quaternaire sur la formation de l’Oolithe Blanche, les grèzes litées.