En effet, les Comtes Liger-Belair s’installent
à Vosne-Romanée avec Louis Liger-Belair, général napoléonien,
qui acquiert le Château de Vosne en 1815.
Le Domaine prend alors une ampleur considérable sous la direction du général puis de son fils adoptif, fils de sa sœur, le Comte Louis-Charles. Celui-ci épouse Ludovie Marey, et s’inscrit ainsi dans l’histoire de cette famille, propriétaire et négociant en Bourgogne depuis 1720.
A la mort du Comte Edgar, fils du Comte Louis-Charles, le domaine viticole propriété de la famille s’étend sur plus de 60 hectares, principalement sur la Côte de Nuits, regroupant une bonne partie des plus prestigieux climats de Bourgogne. On y retrouve pêle-mêle les monopoles de La Romanée, de la Tâche, de la Grande Rue, une large partie des Malconsorts, des Chaumes, des Reignots, des Brûlées, des Suchots à Vosne Romanée, des Vaucrains à Nuits Saint Georges, du Clos Vougeot et des Cras à Vougeot, des Chambolle, Morey, ainsi que du Chambertin.
Petit-fils du Comte Louis-Charles, le Comte Henri Liger-Belair, aîné de la famille et arrière-grand-père de Louis-Michel, meurt en 1924, laissant une veuve et 10 enfants à la tête de 24 hectares de vignes et du Château de Vosne-Romanée. Tout se maintient jusqu’à la mort de sa femme, en 1931. Les dix enfants sont toujours là mais deux sont mineurs. La loi de l’époque impose que tous les enfants soient majeurs pour régler une succession, à défaut de quoi la masse successorale doit être vendue. Dans notre cas, trois membres de la famille ne souhaitent pas attendre la majorité des 2 mineurs, et imposent donc la vente de l’ensemble. Triste 31 août 1933 à la Mairie de Vosne-Romanée où est vendu par vente aux enchères judiciaire l’ensemble des vignes. Les enfants voient ainsi sortir du patrimoine familial La Tâche, les Malconsorts, les Brûlées… Deux des enfants, Just, prêtre, et son frère le Comte Michel, grand-père de Louis-Michel, s’associent pour racheter La Romanée, les Reignots et les Chaumes, dont l’exploitation est alors confiée à des vignerons locaux.
Le Comte Michel meurt pendant la guerre en 1941, et n’a donc pas le temps de redévelopper le Domaine. Son fils, le Comte Henry, père de Louis-Michel, s’engage dans l’armée en 1947 et poursuit une brillante carrière qui le mène au grade de général, comme son aïeul six générations plus tôt. Il n’exploite pas directement le vignoble, laissant le travail de la vigne à des métayers du village et la commercialisation à des négociants bourguignons, mais perpétue et développe le Domaine autant qu’il le peut.